| Mars/avril 2008 / Le temps des catastrophes GROUPE 2040 Introduction. Penser les catastrophes Introduction. Reflecting on catastrophes. Groupe 2040 NOTRE temps semble être celui non pas seulement de « la » mais des catastrophes, climatiques, économiques ou politiques, sociales ou médicales. Cette diversité de catastrophes non seulement nous oblige à les prendre en considération mais nous permet également de les penser et de mesurer les différents usages politiques qui en sont faits. C’est le défi que le « groupe 2040 » s’est lancé. À partir d’une rencontre à Esprit entre Jean-Pierre Dupuy et Frédéric Worms, discussion qui s’est poursuivie autour du micro du Bien commun à France-Culture, ce groupe s’est constitué en réunissant aussi bien des scientifiques que des philosophes, des anthropologues et des juristes. Pour relever ce défi, il a adopté la méthode des cas en approchant chaque catastrophe, sous un angle triple : celui des faits, celui des modèles (pour la penser), celui des enjeux, notamment éthiques, politiques, historiques. Le temps des catastrophes n’est pas un temps comme les autres. Il importait de l’indiquer d’abord quant à l’avenir, qu’il dessine et qu’il menace de limiter. Nous avons choisi 2040 parce que cette année devrait marquer, à en croire certains experts, un tournant dans de multiples domaines (épuisement des ressources fossiles, réchauffement climatique entre autres) ; c’est pourquoi nous l’avons retenue, à la manière dont Orwell avait choisi 1984, c’est-à-dire comme horizon mi-réel, mi-mythologique, dans un but de réflexion et de sens global, comme une possible inversion du rapport à l’histoire en un sens fort. Mais c’est aussi le cas quant au passé. De nombreux événements semblent l’indiquer : quelques événements passés, tous exemplaires d’une catastrophe et d’une « régression » historique, convergent vers cette unification, le sida (puis la crise de la « vache folle », puis la perspective d’une pandémie d’origine aviaire, etc.) ; le génocide (qui n’est pas réductible à un seul des génocides qui ont eu lieu au cours du XXe siècle) ; le terrorisme (avec la date repère du 11 septembre 2001 mais aussi ses événements jumeaux qui ont suivi à Madrid et Londres, notamment) ; le réchauffement de la planète (dont les effets ne se feront pas sentir en une seule fois, mais par une série de catastrophes – élévation du niveau de la mer, multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, sécheresses, canicules, tornades…). D’où un nouveau rapport au temps et à l’action, marqué non plus seulement par la mémoire mais par la réparation, pas seulement par la précaution, mais par la préparation. Mais le temps de la catastrophe appelle d’abord une sorte de phénoménologie pour être décrit en lui-même, à partir de l’analyse des différents domaines où elle semble pertinente. Non pour en déduire une nouvelle idéologie – ou la dénoncer – mais pour préciser les termes d’un débat qui admet, comme le lecteur le constatera, des divergences internes. Ce qui réunit un tel groupe, c’est de prendre la catastrophe au sérieux. Parce que les usages des catastrophes sont nombreux et problématiques. Chaque catastrophe n’est-elle pas par principe un événement absolu ? Non pas un risque un peu plus grand qui ébranlerait un peu plus la vie, et contre lequel il faudrait un surcroît relatif de protection, mais au contraire autre chose qu’un simple risque, qui menace jusqu’à l’existence de la collectivité, de l’espèce ou de la nature, et qui ébranle non seulement l’efficacité de la protection mais sa possibilité et ses principes mêmes, éthiques, juridiques, politiques ? En tant que rupture du cours ordinaire de l’histoire, subite et aux effets incalculables, la catastrophe atteint le statut d’événement pur. Une catastrophe est ce dont on se prémunit à défaut de le comprendre. Elle réoriente ainsi toute l’action vers la prévention jusqu’à faire perdre de vue autre chose que l’anticipation du mal ; on est au cœur de l’idéologie de la sécurité largo sensu. Le discours sur les catastrophes fait office de réorganisateur du discours politique et de l’action politique. L’idée de catastrophe semble occuper la place que remplissait hier l’idée de révolution. À travers elle on peut réarticuler la victimité, identifier les nouvelles attentes à l’égard du pouvoir. Face aux catastrophes (ou plutôt aux discours sur les catastrophes), il faut tenter d’échapper autant à la lamentation qu’à la fascination, autant à la déploration qu’à la sidération. Nous n’avons voulu ni critiquer ceux qui font usage des catastrophes pour affirmer leur pouvoir (à la manière dénonciatrice de Naomi Klein dans The Shock Doctrine (1)), ni regarder la catastrophe en face comme l’horizon ultime de sens (à la manière esthétique d’Agamben dans l’État d’exception (2)), mais plutôt identifier des catastrophes dans les variations ou les séries (à la manière de Chateauraynaud et Torny dans les Sombres précurseurs (3)) entre les diverses catastrophes que nous pouvons observer. Si la catastrophe « naturelle » – appelons-la ainsi en première approximation – ne trouvait pas dans l’expérience historique un puissant écho, elle n’aurait probablement pas l’importance qu’on lui donne. Mais la Shoah – qui signifie en hébreu catastrophe – a révélé l’effondrement de la communauté politique, la défection de l’imagination du semblable, c’est-à-dire du lien politique. Ce n’est pas là sa moindre énigme. « Nature » et « Politique » ne désigneront donc pas deux types de catastrophes, même si certaines paraissent plutôt « naturelles » (la pandémie, l’alimentation, la technique ou le nucléaire) et d’autres plus politiques (terrorisme, guerre ou krach économique). Non seulement chacune de ces catastrophes devra être étudiée, et prévenue – voire évitée ! – de manière concrète et différente, mais chaque catastrophe impliquera de manière différente, et sans les confondre, la nature et la politique. Nature et politique sont en fait, de manière à chaque fois différente, deux dimensions présentes dans chaque catastrophe, et permettant non seulement de les penser, mais de penser aussi le changement d’époque ou de moment dans lequel, ensemble, elles nous font entrer. Le groupe réuni autour de « 2040 » (outre J.-P. Dupuy, A. Garapon et F. Worms, il comprend notamment C. Begorre-Bret, B. Chantre, A. Grinbaum, F. Gros, F. Keck), qui a déjà – avec le colloque de décembre 2006 à l’École normale supérieure, origine du présent dossier – organisé un séminaire régulier avec différents invités, envisage donc de poursuivre à l’avenir des activités, dont rien ne laisse penser que l’urgence doive diminuer. Groupe 2040 1. Naomi Klein, The Shock Doctrine. The Rise of Disaster Capitalism, Londres, Metropolitan Books, 2007. 2. Giorgio Agamben, l’État d’exception. Paris, Le Seuil, coll. « Homo sacer II, 1. L'ordre philosophique », 2003. 3. Didier Torny, Francis Chateauraynaud, les Sombres précurseurs. Une sociologie pragmatique de l’alerte et du risque, Paris, Éditions de l’EHESS, 1999. |
jueves, 1 de diciembre de 2011
los paradigmas cambian... ¿por qué no aceptarlo?...
lunes, 31 de octubre de 2011
The Past (Ralph Waldo Emerson)
El Pasado
La deuda está saldada,
El veredicto dicho,
Las Furias aplacadas,
La peste está detenida.
Los destinos hechos;
Gira la llave y traba la puerta,
Dulce es la muerte para siempre.
Ni elevadas esperanzas, ni antiguos disgustos,
Ni odios mortales, pueden entrar.
Todo está ahora seguro e inalterable;
Ni los dioses pueden sacudir el Pasado;
Vuela hacia la puerta adamantina
Clausurada para siempre.
Nadie puede volver allí,
Ni un ladrón muy atildado,
Ni Satán con un truco espléndido
Pueden filtrarse por la ventana, fisura o agujero,
Para anudar o desatar, agregar lo que faltaba,
Insertar una página, fraguar un nombre,
Mejorar o terminar lo que está cerrado,
Alterar o enmendar un eterno Acto.
The Past
The debt is paid,
The verdict said,
The Furies laid,
The plague is stayed.
All fortunes made;
Turn the key and bolt the door,
Sweet is death forevermore.
Nor haughty hope, nor swart chagrin,
Nor murdering hate, can enter in.
All is now secure and fast;
Not the gods can shake the Past;
Flies-to the adamantine door
Bolted down forevermore.
None can reënter there,—
No thief so politic,
No Satan with a royal trick
Steal in by window, chink, or hole,
To bind or unbind, add what lacked,
Insert a leaf, or forge a name,
New-face or finish what is packed,
Alter or mend eternal Fact.
El veredicto dicho,
Las Furias aplacadas,
La peste está detenida.
Los destinos hechos;
Gira la llave y traba la puerta,
Dulce es la muerte para siempre.
Ni elevadas esperanzas, ni antiguos disgustos,
Ni odios mortales, pueden entrar.
Todo está ahora seguro e inalterable;
Ni los dioses pueden sacudir el Pasado;
Vuela hacia la puerta adamantina
Clausurada para siempre.
Nadie puede volver allí,
Ni un ladrón muy atildado,
Ni Satán con un truco espléndido
Pueden filtrarse por la ventana, fisura o agujero,
Para anudar o desatar, agregar lo que faltaba,
Insertar una página, fraguar un nombre,
Mejorar o terminar lo que está cerrado,
Alterar o enmendar un eterno Acto.
The Past
The debt is paid,
The verdict said,
The Furies laid,
The plague is stayed.
All fortunes made;
Turn the key and bolt the door,
Sweet is death forevermore.
Nor haughty hope, nor swart chagrin,
Nor murdering hate, can enter in.
All is now secure and fast;
Not the gods can shake the Past;
Flies-to the adamantine door
Bolted down forevermore.
None can reënter there,—
No thief so politic,
No Satan with a royal trick
Steal in by window, chink, or hole,
To bind or unbind, add what lacked,
Insert a leaf, or forge a name,
New-face or finish what is packed,
Alter or mend eternal Fact.
viernes, 7 de octubre de 2011
la sabiduría sin ambages...
SÉNECA
CARTA XXVIII A LUCILIO
Inutilidad de los viajes para curar el alma
¿Crees que esto te ha sucedido sólo a ti y te extraña como si fuera una cosa nueva el que con un tan largo viaje y con tanta variedad de lugares visitados no hayas arrojado la tristeza y el agobio del corazón? Debes cambiar el alma, no el clima. Aunque cruces el vasto mar, aunque, como dice nuestro Virgilio, tierras y ciudades desaparecen, los vicios te seguirán a cualquier parte que vayas.
Sócrates contesta a uno que le preguntaba esto mismo: ¿Qué te extraña que no te aprovechen nada los viajes, puesto que te llevas a tu alrededor a ti mismo? Te agobia la misma causa que te rechazó. ¿De qué puede servir la novedad de las tierras?, ¿de qué el conocimiento de ciudades y lugares? En nada queda esa agitación. ¿Preguntas por qué no te reconforta la huida?; porque huyes contigo mismo. Debe dejarse el peso del alma; si antes no lo has hecho, ningún lugar te agradará. Piensa que tu estado es ahora como el que nuestro Virgilio introduce en la profetisa ya agitada y excitada y que se encuentra llena de un espíritu extraño al suyo: Se agita la profetisa, por si puede expulsar al gran dios. Vas de aquí para allá, para poder expulsar el peso que en ti echa raíces, que se hace más molesto por el mismo balanceo, como en la nave los bultos inmóviles pesan menos y cargados de modo irregular sumergen más pronto aquella parte en la que se apoyaron. Cualquier cosa que haces, la haces contra ti y por el mismo movimiento te perjudicas, pues haces estremecer a un enfermo. Pero cuando ahí te hayas librado del mal, todo cambio de lugar se te hará agradable; será posible que seas arrojado a las tierras más lejanas, pero en cualquier rincón de un país bárbaro que seas situado, cualquier lugar te será hospitalario. Interesa más tú que llegas que adónde llegas, y, por tanto, no debemos entregar el corazón a ningún lugar. Debe vivirse con esta convicción: Yo no he nacido para un solo rincón; mi patria es todo este mundo. Y si eso lo vieras con claridad, no te extrañarías de no encontrarte satisfecho con la diversidad de países, a los cuales emigras a menudo por el tedio que te producen los anteriores; pues cualquiera de los primeros te hubiera complacido si lo hubieses considerado tuyo. Ahora no viajas, sino que vas errante; eres llevado como autómata y cambias un lugar por otro, cuando aquello que buscas, el vivir bien, se halla situado en todo lugar. Pues ¿qué cosa puede resultar tan tumultuosa como el foro?; en donde sin embargo también puede vivirse con tranquilidad, si es necesario. Pero si bien puede uno situarse, huiré lejos de la vista y proximidad del foro; pues como los lugares malsanos atacan la salud más fuerte, así también son poco saludables algunos para un alma todavía no perfecta y convaleciente. No estoy de acuerdo con estos que van por medio de la agitación y, aceptando una vida tumultuosa, luchan cada día con gran pasión con las dificultades de las cosas. El sabio soporta esas cosas, no las elige, y prefiere estar en paz a estar en lucha. No le aprovecha mucho el haberse despojado de sus propios vicios, si se debe luchar con los de los otros. Dices: Treinta tiranos rodearon a Sócrates y no pudieron quebrantar su espíritu. ¿Qué importa cuántos son los dueños? La esclavitud no es más que una; el que desprecia ésta, es libre, por grande que sea la multitud de los que lo dominan. Es tiempo de terminar, pero antes pago mi tributo. El principio de la salvación es el conocimiento del pecado. Me parece que Epicuro dijo esto de modo excelente; pues el que ignora que peca no quiere ser corregido; conviene que tú te des cuenta de que has faltado antes de que te enmiendes. Algunos se vanaglorian de sus vicios. ¿Crees tú que piensa en algún remedio el que cuenta sus males como virtudes? Por eso, cuanto puedas, repréndete a ti mismo, entrégate al examen de tu persona; primeramente toma la función del acusador, luego la de juez, finalmente la de defensor; alguna vez castígate.
viernes, 23 de septiembre de 2011
Las cosas que tiene este mundito... Que todavía hay que jugar a las escondidas...
¿Sabían? Pues sí
Por Juan Gelman
Una unidad de espionaje de EE.UU., la División de Amenazas Asimétricas del Comando Conjunto de Fuerzas de Inteligencia (JFIC, por sus siglas en inglés), detectó antes del 11/9 la posibilidad de que Al Qaida atacara las Torres Gemelas y el edificio del Pentágono. La información fue desechada y casi 3000 civiles perdieron la vida en un atentado terrorista que, por alguna razón, no se pudo o no se quiso evitar.
En general se ha hablado de las fallas de la CIA y del FBI en esta materia. Pero el sitio independiente Truthout dio a conocer documentos del Organismo de Inteligencia de Defensa filtrados por un ex miembro de aquella División, conocida por el acrónimo DO5, que algo de luz arrojan sobre un tema que ninguna comisión investigadora supo escrutar a fondo. La documentación fue acercada y comentada por Iron Man, alias o seudónimo o nombre de guerra de quien fuera jefe de esa unidad desde fines del 2000 hasta junio del 2001. “Hombre de hierro” eligió guardar el anonimato para proteger a su familia de posibles represalias. Las revelaciones no son de poca monta.
La DO5 fue creada en 1999 y su tarea consistió en descubrir la existencia de planes terroristas preparados en el exterior o localmente que podrían llevarse a cabo en territorio estadounidense. Era una rama del JFIC y, en ese marco, prestó una atención muy prolija a Osama bin Laden y acólitos que radicaban entonces en Afganistán. Presentó “numerosos informes en los que se determinaban los probables y posibles movimientos de Usama bin Ladin (sic) y Mullah Omar”, incluida “la verosímil identificación de la casa en la que Khalid Sheikh Mohammed presuntamente había planeado los ataques”, y reunió información que apuntaba a la viabilidad de que Al Qaida intentara un golpe contra las Torres, el edificio del Pentágono y aun otros objetivos (www.truth-out.org, 13/6/11).
Entre fines del 2000 y junio del 2001, altos jefes del Pentágono se reunieron para evaluar los datos aportados por la DO5. Iron Man registra que se llegó a sugerir que se advirtiera al personal de seguridad y a la plana de ingenieros del World Trade Center del eventual ataque, pero la idea se desechó por “la renuencia de los mandos a contactar a la comunidad civil”. Curiosa omisión. “En otras palabras: la administración Bush tenía pleno conocimiento, antes del 11/9, de que la organización terrorista se había fijado esos objetivos y, aparentemente, los funcionarios del gobierno no actuaron en función de tales advertencias.” El por qué fue así es todavía habitante de la oscuridad.
Iron Man y los agentes de la DO5 y del JFIC “estaban cerca de capturar a Bin Laden”, pero el vicealmirante Martin J. Meyer, subjefe del Comando Conjunto de las Fuerzas de EE.UU. que asistía a esas reuniones de evaluación, manifestó al mayor general Larry Arnold y demás colegas que “su preocupación por Osama bin Laden como una posible amenaza para EE.UU. era infundada”. Lo dijo dos semanas antes del 11/9 y parece que se equivocaba. Mayer pasó a retiro en 2003 y fue contratado inmediatamente por la Lockheed Martin, una de las megaempresas que más lucran con las guerras de Irak y Afganistán merced a los contratos del Pentágono (www.lockheedmartin.com, 8/4/03).
Uno de los documentos cuya desclasificación logró Iron Man es un informe del inspector general del Ministerio de Defensa fechado el 23 de septiembre de 2008, en el que se señala que la jefa del JFIC, identificada más adelante como capitana Janice Dundas, había ordenado que cesara el seguimiento de Bin Laden “porque no era de competencia de la misión del JFIC”. Con un argumento parecido se cortó el examen de los “campos terroristas de entrenamiento” en Afganistán: “Esas cuestiones no se encuentran en la línea de natación del JFIC”. (www.scribd.com/doc/28486103/FOIA-Review-of-Joint-Forces-Response-9115-310). ¿Tendría la capitana, con una graduación relativamente menor en cualquier fuerza armada, tanto poder como para tomar por su exclusiva cuenta decisiones de semejante importancia? ¿O las órdenes venían de arriba, de muy arriba?
Las revelaciones de Iron Man exhiben que la información fue ocultada a la Comisión Nacional sobre los ataques terroristas en EE.UU., establecida por una ley del Congreso el 27 de noviembre del 2002 –más de un año después de los atentados– con la misión de conocer las circunstancias que los rodearon, así como el estado de preparación y la respuesta a los ataques. La integraban cinco legisladores republicanos y cinco demócratas.
Los apéndices del informe del inspector general del Pentágono muestran que se introdujeron cambios significativos en las respuestas que los analistas del JFIC proporcionaron a los investigadores del Congreso sobre su trabajo de Inteligencia en torno de Bin Laden, Al Qaida y los talibán (www.truth out. org, 23-5-11). Una capa de silencio más.
W. Bush participó, desde luego, en la ceremonia del décimo aniversario del 11/9. Se lo ve en la foto muy serio y compungido. Tal vez Dios le dictaba algo en ese instante. Porque a él, Dios le habla, según dijo.
jueves, 22 de septiembre de 2011
Un artículo de Claudio Magris sobre las Madres de la Plaza de Mayo...
ELOGIO DE LA LOCURA: PLAZA DE MAYO
Claudio Magris
Erasmo de Rótterdam, sin duda, incluiría a las madres argentinas de la Plaza de Mayo en su Elogio de la locura y no sólo porque, cuando comenzaron su increíble e indomable lucha por sus hijos y por las treinta mil personas desaparecidas durante la dictadura militar, las llamaran «las locas». Humanista racional, Erasmo celebraba no ya las oscuras pulsiones irracionales o los delirios totalitarios de las ideas absolutas, sino la auténtica razón, es decir, la plenitud de la comprensión, que incluye los conceptos así como los sentimientos y las pasiones.
Esta razón se opone tanto a la irracionalidad visceral como a los mezquinos cálculos falsamente realistas, que consideran inmutable la realidad del momento y se pliegan a ella. La verdadera razón, que no cede a las cosas, es siempre «locura» -como el cristianismo para San Pablo- a los ojos de los que se inclinan ante el mal por consideración inevitable; por ejemplo, a los ojos de las pretensiones realistas que, en septiembre o en octubre de 1989, opinaban que el Muro de Berlín debía seguir allí durante muchos años. Las madres de la Plaza de Mayo constituyen un ejemplo de extraordinaria valentía, humanidad y libertad, y también de magnífico y racional realismo político, como lo documenta el excelente libro de Daniela Padoan y otros testimonios de sus vicisitudes. El ejemplo de una «locura» que es clara, intrépida y amorosa inteligencia de las cosas, puesta al servicio del universal humano.
Después del golpe del 24 de marzo de 1976, que instauró la dictadura militar en Argentina, desaparecieron miles de opositores verdaderos y presuntos, a veces con los abogados que les asistían, en una orgía de criminalidad y con eclipse total de las garantías del derecho, que alcanzó incluso a personas inicialmente no contrarias a un gobierno autoritario. La historia de aquella infamia, de las torturas, de las ejecuciones, de la complicidad con los cómitres se conocía y Giangiacomo Foà informó entonces, con particular fuerza, en el Corriere. No había elección. El secretario de Estado americano, Kissinger, insta a la Junta a «llevar a término el trabajo rápidamente» y no se preocupa por los derechos humanos «citados fuera de contexto». La Iglesia, como tan a menudo en situaciones semejantes, muestra dos caras: la indignamente neutral o complaciente de una parte de la jerarquía –incluido el Nuncio Apostólico monseñor Laghi- y de ciertos capellanes, más benévolos con los torturadores que con los torturados; y la cara de la imperturbable caridad cristiana de otros sacerdotes, entre los que podemos citar a los padres Longueville y Murias, a los obispos Angelelli o Ponce de León, víctimas de la desaforada violencia contra los que habían levantado su voz, como monseñor Romero o los seis jesuitas en San Salvador, tal vez ahora olvidados en las beatificaciones eclesiásticas, pero –como la judía enterrada en el cuento de hadas de Andersen- seguro que no olvidados por Dios.
Todo esto es historia, conocida aunque oculta o relegada. La resistencia de las madres no nace como un movimiento político, sino de una universalidad humana elemental; son mujeres de diferente extracción social, de clase modesta en su mayoría, crecidas y formadas en los valores tradicionales de la familia, en el respeto de la autoridad y en el deseo de un orden social normal que permita una vida cotidiana normal. Cuando empiezan a desaparecer sus hijos, en una ausencia y en una incertidumbre más angustiosa que la muerte, su amor materno no se doblega y no se resigna; no se limitan a las lágrimas, sino que sacan sus garras y comienzan su investigación, su lucha indomable. Como Antífona, se rebelan contra la ley injusta (o más bien, contra la anarquía salvaje, ya que cualquier tiranía violenta es caos y desorden), que niega los valores humanos fundamentales.
En los testimonios –y, más aún, en la práctica- de estas mujeres, la maternidad no se queda en el desgarro visceral, en el duelo privado. Estas mujeres descubren que su tragedia personal es una pieza de una tragedia colectiva criminal; que no se trata sólo del hijo de una o de otra, sino de miles de personas que hicieron desaparecer delictivamente. El sentimiento maternal inmediato se universaliza, se convierte en claro concepto de la responsabilidad más general. Cada desaparecido se convierte en el propio hijo y cada víctima es en realidad el hermano de todos, porque se trata de nuestro destino común y pobre del que, prisionero de una obtusa aridez o de una confusa mezcolanza sentimental, no se dé cuenta de ello y no se dé cuenta, por tanto de que se labra su propia ruina. Cuando se ha llevado un niño en el vientre –dice una de las madres, Hebe de Bonafini-, se lleva para siempre. Estas mujeres no se rinden ante la muerte, desmontan su falsa aureola de poder invencible; sus hijos –repiten- están vivos, siguen formando parte de la historia del mundo, y esos treinta mil desaparecidos son todos hijos de cada una de ellas.
Como Antífona, también ellas llegan espontáneamente a la acción política desde la universalidad de los valores y de los sentimientos humanos violados por la política, por la perversión de la polis, de la vida común. Y desarrollan un trabajo político de increíble lucidez, concreción y eficacia, que no sugiere ningún patético exceso de amor materno, sino, más bien, la lógica de Clausewitz o la astucia de los héroes brechtianos. A cada movimiento de represión responden con una táctica flexible e inventiva; si la policía les prohíbe reunirse, obedecen la orden de circular iniciando su legendaria marcha; si les apuntan con fusiles, gritan alegremente a coro ¡«Fuego»! Eluden la censura con una genial estratagema pacífica y difícil de controlar: difunden en el país, ignorante de los crímenes del régimen, escribiendo la información en los billetes de banco que circulan por todas partes o en hojas metidas en los misales, o intercalándola, en reuniones de masa, en las oraciones en voz alta que nadie se atreve a interrumpir; atemorizan a los asesinos y sus cómplices con sus denuncias públicas, corales.
Después de las madres de la Plaza de Mayo es imposible repetir las patrañas sobre las mujeres quizá más capaces de pasión y sentimientos que los hombres, pero menos dotadas de lógica o menos inclinadas a la universalidad de los conceptos: su acción política revela una extraordinaria racionalidad, una clara visión general capaz de traducirse en una correcta praxis, mientras que, en este caso, son a menudos los hombres –los padres, los maridos- los que se muestran temerosos, rehenes de los acontecimientos, prisiones de estados de ánimo impuestos y más preparados para inflamarse en los mundiales de fútbol que para inventar formas creativas y racionales de lucha por sus hijos. Antífona no sólo ama, también razona mejor que Creonte.
En los momentos más dramáticos de su protesta, pocos escucharon a las madres; incluso Juan Pablo II, cuya devoción a María debería haberle abierto los ojos, las recibió con una sequedad que no se cuenta entre los mejores momentos de la vida del Papa. Uno de los pocos que se mostró realmente sensible, además del cónsul italiano Enrico Calamar, fue Pertini, quien, entre otras cosas, sorprendió a los generales diciéndoles que mentían –y no podían evitarlo- pero que, en el fondo de sus corazones, habrían preferido defender su honor de soldados en el campo de batalla a ensañarse con adversarios indefensos, privándoles por tanto de cualquier posibilidad de responder, ya que no podían admitir que mentían o que preferían torturar a los indefensos que los riesgos de la batalla.
Las madres son ya abuelas, muchas de ellas valerosas nonagenarias; marchan todos los jueves, como entonces, pero, libres de cualquier espíritu de venganza, no miran al pasado sino a la vida, adoptan todo tipo de iniciativas y responden a las necesidades de hoy, se actualizan tecnológicamente y rechazan toda ideología populista e indigenista y todo confuso tercermundismo; se apartan de cualquier visceralidad, como confirma su crítica al proyecto de quitar algunos huérfanos de víctimas del régimen a los padres adoptivos, a los que habían sido confiados sin saberlo. Viven con amistad y alegría y, si la edad poco a poco las jubila, han dejado su huella para siempre.
Es cierto que, como está escrito en el Evangelio, quien está ansioso por salvar su vida la pierde y quien está dispuesto a perderla la salva, y salvar el alma salva también la vitalidad. Siempre necesitaremos a estas madres, abuelas, hijas, novias, porque, dice un verso de Brecha, aún es fecundo el vientre del que nació la bestia inmunda.
Corriere della Sera
26 de enero de 2006
Una epístola de Filóstrato y las versiones de Aldo Oliva
A Nicete
No (es) una enfermedad el amar sino el no amar.
Pues si amar (proviene de) ver, (son) ciegos los que no aman.
A Nicete
No es el amar una enfermedad, sino el no amar.
Ciegos son los que no aman,
ya que amar del ver deviene.
Versión poética de Aldo Oliva
No (es) una enfermedad el amar sino el no amar.
Pues si amar (proviene de) ver, (son) ciegos los que no aman.
A Nicete
No es el amar una enfermedad, sino el no amar.
Ciegos son los que no aman,
ya que amar del ver deviene.
Versión poética de Aldo Oliva
miércoles, 21 de septiembre de 2011
Del coloso Magris... Una perlita...
Tal vez Salgari, con sus hipérboles, que ya entonces nos hacían sonreír, y sus zafiros grandes como avellanas, nos enseñara a mis amigos y a mí que se puede sonreír y reír de lo que se ama, pero sin la burla altanera que destruye el amor, sino con esa risueña y afectuosa participación que lo intensifica.
Claudio Magris. en Libros de lectura, en Alfabetos. Trad.: Pilar González Rodríguez. p.10. Anagrama, Barcelona 2010.
El remarcado es mío. HL.
miércoles, 14 de septiembre de 2011
El Olímpico era un fenómeno para estas joyitas...
Un día, oyó relatar en una reunión un proceso criminal que se instruía y en el que iba a dictarse sentencia en breve. Un hombre miserable, obsesionado por el amor a una mujer y al hijo que de ella tenía, y falto de todo recurso, había fabricado moneda falsa. En aquella época, este delito se castigaba aún con la pena de muerte. La mujer había sido detenida cuando intentaba poner en circulación la primera pieza falsa fabricada por el hombre. La tenían en prisión, pero no existían pruebas más que contra ella. Sólo la mujer podía declarar contra su amante y perderlo. Negó. Continuaron interrogándola. Se obstinó en negar. Entonces, el fiscal tuvo una idea: inventar la infidelidad del amante. Lo consiguió con fragmentos de cartas astutamente combinados, y persuadió a la desgraciada mujer de que tenía una rival y de que aquel hombre la engañaba. Entonces, exasperada por los celos, la detenida denunció al amante, lo confesó todo y todo lo probó. El hombre estaba perdido y muy pronto sería juzgado en Aix, junto con su cómplice. Relataban el hecho, y todos quedaban deslumbrados por la habilidad del fiscal. Al poner en juego los celos, había hecho saltar la verdad por medio de la cólera, y había hecho justicia con la venganza. El obispo escuchaba todo aquello en silencio. Cuando hubo terminado el relato, preguntó:
-¿Dónde juzgarán a ese hombre y a esa mujer?
-En el tribunal de la Audiencia –le respondieron.
Y él replicó:
-¿Y dónde juzgarán al fiscal?
Victor Hugo
Los miserables
El personaje aludido es monseñor Charles-François-Bienvenu Myriel,
obispo de Digne.
El personaje aludido es monseñor Charles-François-Bienvenu Myriel,
obispo de Digne.
lunes, 12 de septiembre de 2011
Tal vez los más caros amantes de la literatura... Me parece... ¿Quién no quiere ser Paolo?... ¿Quién no quiere ser Francesca?...
INFERNO, V, 129
Dejan caer el libro, porque ya saben
que son las personas del libro.
(Lo serán de otro, el máximo,
pero eso qué puede importarles.)
Ahora son Paolo y Francesca,
no dos amigos que comparten
el sabor de una fábula.
Se miran con incrédula maravilla.
Las manos no se tocan.
Han descubierto el único tesoro;
han encontrado al otro.
No traicionan a Malatesta,
porque la traición requiere un tercero
y sólo existen ellos dos en el mundo.
Son Paolo y Francesca
y también la reina y su amante
y todos los amantes que han sido
desde aquel Adán y su Eva
en el pasto del Paraíso.
Un libro, un sueño les revela
que son formas de un sueño que fue soñado
en tierras de Bretaña.
Otro libro hará que los hombres,
sueños también, los sueñen.
Jorge Luis Borges
¡grande maresca!... madame bovary es el mundo... maresca lo sabía...
Al sapo su charco
Le parece grandioso
Liliana Maresca
Porque a veces nos olvidamos y sólo queremos lo que ya comprendemos...
Para censurar o elogiar a los hombres que se encuentran lejos de nosotros, nos alcanza con saber cuáles son sus ideales. A los cercanos los juzgamos por los medios que utilizan para realizar esos ideales; reprobamos algunas veces sus fines, mas nos agradan los medios y la forma con que los realizan. Ahora bien, los sistemas filosóficos sólo son completamente verdaderos para sus inventores; para los filósofos posteriores son comúnmente un gran error; en tanto para los cerebros débiles constituyen un conjunto de errores y verdades; pero como fin último erróneos y, por tanto, inadmisibles. Por ello a muchos hombres les desagradan los filósofos: porque sus fines no son los suyos; son fines lejanos a nosotros. Quien, al contrario, se complace en los grandes hombres, ama tales sistemas, aunque sean absolutamente equivocados, porque estos tienen un punto irrefutable, una entonación personal, un color personal, lo cual puede emplearse para trazar el retrato filosófico: al igual como por la vegetación que crece en un terreno se infiere la naturaleza de éste. El modo de vivir y de comprender las cosas humanas está allí presente, y, por lo tanto, es posible; el “sistema”, o al menos una parte de ese sistema, es la planta de aquel terreno.
Nietzsche
Curiosidades silogísticas... y el término barroco... Il caro barocco...
Los lógicos escolásticos tardíos idearon divertidos apoyos para la memoria, mediante los cuales se podían recordar las muchas formas o figuras de silogismo (conclusiones a partir de una premisa mayor y menor). Estos recursos mnemotécnicos consistían en palabras de tres sílabas, en parte reales y en parte creadas con este propósito. Cada sílaba representaba una de las tres proposiciones, y las vocales dentro de aquéllas significaban el carácter de estas proposiciones. La vocal a, por ejemplo, denotaba una relación general y positiva; la vocal o, una parcial y negativa. Así el agradable nombre Barbara, con sus tres a, designaba un silogismo que consistía en tres proposiciones generales y positivas (por ejemplo: “Todos los hombres son mortales; todos los seres mortales precisan de alimento; en consecuencia, todos los hombres precisan de alimento”). Y para un silogismo consistente en una proposición general y positiva y dos parciales y negativas (por ejemplo: “Todos los gatos tienen bigotes; algunos animales no tienen bigotes; en consecuencia, algunos animales no son gatos”) fue acuñada la palabra Baroco, que contiene una a y dos o. Fuese la palabra misma, o la manera peculiarmente indirecta de ejercitar el pensamiento que denotaba, o ambas a la vez, debieron de haber parecido a las generaciones posteriores particularmente graciosas y características del formalismo pedante, que rechazaban en el pensamiento medieval; y cuando los escritores humanistas, incluido Montaigne, querían ridiculizar a un poco mundano y estéril pedante, le reprochaban tener su cabeza llena de “Barbara y Baroco”. Fue así como la palabra Baroco (Baroque en inglés y francés) vino a significar cualquier cosa en extremo abstrusa, oscura, fantástica e inútil (como ocurre hoy en muchos círculos con la palabra intelectual). La otra derivación del término a partir de la palabra latina veruca y la española barueca, que significan, originalmente, “verruga” y por extensión “perla de forma irregular”, resulta muy improbable, tanto por razones lógicas como puramente lingüísticas.
Edwin Panofsky
¿Qué es el barroco?
en Sobre el estilo, pp. 35-36.
domingo, 11 de septiembre de 2011
Para vivir con más ética y no tanta moral...
Puedo morir dentro de una hora, puedo morir dentro de dos horas, puedo morir dentro de un mes o dentro de algunos años. No puedo saberlo y nada puedo hacer ni a favor ni en contra: así es esta vida. ¿Cómo he de vivir, por tanto, para salir airoso en cada instante? Vivir en lo bueno y en lo bello hasta que la vida acabe por sí misma.
Ludwig Wittgenstein
viernes, 9 de septiembre de 2011
para que sepamos qué decimos cuando decimos «¡qué mamotreto!»...
Mammothreptos era el título de un libro escrito por el gramático italiano Giovanni Marchesini, que vivió en el siglo XV. Éste era un diccionario latino, extremadamente farragoso en el cual explicaba prolijamente todas las palabras que se encuentran en las Sagradas Escrituras. Amargó la adolescencia de varias generaciones y entre ellas la de Erasmo, que no se cansó de zaherir el tal Mammothreptos, por lo cual se ha convertido en castellano en un “libro o legajo muy abultado principalmente cuando es irregular y deforme”. Añadamos que también tiene el significado de “libro o cuaderno en el que se apuntan cosas que se han de tener presentes para ordenarlas después”, o sea, un libro de notas o agenda. La primera edición, muy valiosa para bibliófilos de este libro es un incunable en infolio, publicado en Maguncia en 1470. Luego se hicieron numerosas ediciones, un ejemplar de las cuales debió sin duda acibarar la infancia de Erasmo.
Mensaje de Alejandro a Darío
«Vuestros antepasados fueron a Macedonia y al resto de la Hélade y, sin que los helenos diesen el menor motivo para ello, acarrearon sobre nosotros una serie de infortunios. Yo, nombrado como general en jefe de los helenos y dispuesto a hacer pagar a los persas lo que habían hecho con nosotros, he venido al Asia después que vosotros habíais roto las hostilidades. Pues vosotros ayudásteis a los perintios, que habían injuriado a mi padre, y Ojos envió fuerzas armadas a la Tracia , que se halla bajo nuestro poder; mi padre fue asesinado por conspiradores que, como vosotros mismos habéis dicho en cartas dirigidas a todo el mundo, obedecían a vuestras instigaciones; tú mismo, en unión de Bagoas, asesinaste al rey Arses y te apoderaste del trono persa ilegítimamente, no con arreglo a las tradiciones y usos de los persas, sino mediante la violación de sus derechos más sagrados; has hecho llegar a los helenos acerca de mí cartas que no tenían nada de amistosas para incitarlos a la guerra contra mí; has enviado a los espartanos y a algunos otros griegos dinero que, aunque ningún otro estado quiso aceptar, sí fue aceptado por los lacedemonios; finalmente, has querido seducir a mis amigos por medio de tus agentes y perturbar la paz dada por mí a los helenos. Por todas estas razones me he puesto en campaña contra ti, después que tú mismo habías roto las hostilidades. Vencedor en justa lucha, primero contra tus generales y sátrapas y ahora contra ti y el ejército por ti mandado, soy por la gracia de los dioses inmortales dueño del país que llamas tuyo. Velo por todos aquellos que, habiendo luchado junto a ti, no han caído en combate, y se han puesto bajo mi tutela y protección; ninguno está conmigo mal de su grado, sino que se colocan de buena gana y voluntariamente bajo mis órdenes. Y puesto que soy dueño y señor del Asia, te pido que también tú vengas conmigo; si crees tener motivos para temer que te trate mal, envía a algunos de tus nobles para recibir las prendas necesarias. Cuando estés junto a mí, podrás pedirme que te devuelva a tu madre, a tu esposa y a tus hijos, en la seguridad de que en mí habrás de encontrar oído atento a esa súplica y a cualesquiera otras que quieras hacerme. Y para lo sucesivo, si te diriges de nuevo a mí, debes hacerlo como al rey de Asia, no como si te dirigieses a un igual tuyo, sino exponiendo tus deseos al dueño y señor de cuanto antes era tuyo con la debida reverencia, ya que en caso contrario me veré obligado a tratarte como a quien ofende a mi real majestad. Y si opinas de otro modo en lo tocante a la posesión de este reino, aguárdame para medir de nuevo tus armas conmigo en campo abierto, pero sin huir; yo, por mi parte, te aseguro que te buscaré donde quiera que te escondas.”
en Droyzen, Johann Gustav
Geschichte Alexanders der Grossen
Historia de Alejandro Magno.
F.C.E: 2001. pp. 166-167.
Del Diccionario filosófico de Voltaire
Entusiasmo: Esta palabra griega significa emoción de las entrañas, agitación interior. ¿Los griegos inventaron dicha palabra para expresar las sacudidas de los nervios, la dilatación y el encogimiento de los intestinos, las contracciones violentas del corazón, la ascensión precipitada de las llamaradas que desde las entrañas suben al cerebro cuando nos afectamos violentamente? ¿O bien dieron al principio el nombre de entusiasmo, de perturbación de las entrañas a las contorsiones de la Pitonisa que sobre el trípode de Delfos recibía el espíritu de Apolo por una parte que parece formada para no recibir más que cuerpos?
¡Qué matices tan distintos tienen nuestras afecciones! Aprobación, sensibilidad, emoción, perturbación, sobresalto, pasión, arrebato, demencia, furor, rabia: por todos estos estados puede pasar el alma humana.
El espíritu de partido predispone al entusiasmo; no existe ningún partido que no tenga sus energúmenos. El hombre apasionado que habla hasta con los ademanes tiene en los ojos, en la voz, en los gestos, un veneno sutil que lanza como una flecha entre sus partidarios. Por esta razón la reina Elizabeth, para conservar la paz del reino, prohibió que se predicara durante seis meses en Inglaterra sin permiso firmado por su mano.
San Ignacio, teniendo acalorada la imaginación, leyó la vida de los padres del desierto después de haber leído novelas, y sintió un doble entusiasmo. Se convirtió en caballero de la Virgen María , veló sus armas, y quiso batirse por su dama. Tuvo visiones, en las que se le apareció la Virgen , y le recomendó su Hijo diciéndole que su sociedad debía de tomar por nombre el nombre de Jesús. Ignacio comunicó su entusiasmo a otro español llamado Javier; éste se dirigió a las Indias, sin comprender el idioma de aquellos países; desde allí pasó al Japón, sin saber hablar el japonés, y a pesar de esto, su entusiasmo contagió la imaginación de algunos jesuitas jóvenes, que se dedicaron a estudiar la lengua del Japón. Dichos jesuitas, en cuanto murió Javier, sostuvieron que éste había realizado más milagros que los apóstoles, y que había resucitado siete u ocho muertos cada mes. El entusiasmo de esos jesuitas fue tan epidémico, que consiguieron instituir en el Japón lo que llamaron una cristiandad, cuya cristiandad terminó con una guerra civil, en la que murieron degollados cien mil hombres, porque el entusiasmo llegó entonces a su último grado de exaltación, esto es, al fanatismo, y el fanatismo se convirtió en rabia.
Es cosa muy extraña que se junten la razón y el entusiasmo. La razón consiste en verlo todo como es. El hombre embriagado ve los objetos dobles, porque está privado de la razón. El entusiasmo es como el vino: excita tal tumulto en los vasos sanguíneos y vibraciones tan violentas en los nervios, que destruyen la razón. Puede producir sólo ligeras sacudidas, cuyo efecto no pasa de dotar al cerebro de mayor actividad. Esto es lo que sucede al hombre cuando tiene los grandes movimientos de elocuencia en la poesía sublime. El entusiasmo razonable es patrimonio de los poetas. El entusiasmo razonable es la perfección de su arte; y es lo que hizo creer en la antigüedad que inspiraban los dioses a los poetas. Esto no se ha dicho nunca de los demás artistas.
¿Cómo puede la razón dirigir el entusiasmo? El poeta empieza por dibujar el cuadro que piensa describir, y la razón dirige su lápiz. Pero quiere animar sus personajes dotándolos de los caracteres de las pasiones, y para eso la imaginación se calienta y el entusiasmo obra; este es un corcel que le arrastra en su carrera, pero la carrera que sigue la tiene trazada de antemano el poeta.
El entusiasmo se admite en todos los géneros de la poesía en los que toma parte el sentimiento. Algunas veces hasta se permite en la égloga, como lo usa Virgilio en su égloga X. Las odas son unos verdaderos cantos, en los que domina el entusiasmo. El estilo de las epístolas y el de las sátiras rechaza el entusiasmo; por eso no se encuentra en las obras de Boileau ni de Pope.
jueves, 8 de septiembre de 2011
EL ESCUDO DE AQUILES – HOMERO, LA ILÍADA, CANTO XVIII
… Dijo Hera, la divina entre las diosas: “¡Hefesto! Ven acá, pues Tetis te necesita para algo”.
Respondió el ilustre cojo de ambos pies: “Respetable y veneranda es la diosa que ha venido a este palacio. Fue mi salvadora cuando me tocó padecer, pues me vi arrojado del cielo y caí a lo lejos por la voluntad de mi insolente madre, que me quería ocultar a causa de la cojera. Entonces mi corazón hubiera tenido que soportar terribles penas, si no me hubiesen acogido en su seno Eurínome y Tetis; Eurínome, hija del refluyente Océano. Nueve años viví con ella fabricando muchas piezas de bronce –broches, redondos brazaletes, sortijas y collares- en una cueva profunda, rodeada por la inmensa, murmurante y espumosa corriente del Océano. De todos los dioses y los mortales hombres, sólo lo sabían Tetis y Eurínome, las mismas que antes me salvaron. Hoy que Tetis, la de hermosas trenzas, viene a mi casa, tengo que pagarle el beneficio de haberme conservado la vida. Sírveles hermosos presentes de hospitalidad, mientras recojo los fuelles y demás herramientas”.
Dijo; y se levantó de cabe el yunque el gigantesco e infatigable numen que al andar cojeaba arrastrando sus gráciles piernas. Apartó de la llama los fuelles y puso en un arcón de plata las herramientas con que trabajaba; enjugóse con una esponja el sudor del rostro, de las manos, del vigoroso cuello y del velludo pecho; vistió la túnica; tomó el fornido cetro, y salió cojeando, apoyado en dos estatuas de oro que eran semejantes a vivientes jóvenes, pues tenían inteligencia, voz y fuerza, y se hallaban ejercitadas en las obras propias de los inmortales dioses. Ambos sostenían cuidadosamente a su señor, y él, andando, se sentó en un trono reluciente cerca de Tetis, asió la mano de la deidad, y le dijo:
“¿Por qué, oh Tetis, la de largo peplo, venerable y cara, vienes a nuestro palacio? Antes no solías frecuentarlo. Di qué deseas; mi corazón me impulsa a ejecutarlo, si puedo ejecutarlo y es hacedero”.
Respondióle Tetis, derramando lágrimas:
“¡Hefesto! ¿Hay alguna entre las diosas del Olimpo que haya sufrido en su ánimo tantos y tan graves pesares como a mí me ha enviado el Crónida Zeus? De las ninfas del mar, únicamente a mí me sujetó a un hombre, a Peleo Eácida, y tuve que tolerar, contra toda mi voluntad, el tálamo de un hombre que yace ya en el palacio, rendido a la triste vejez. Ahora me envía otros males: me concedió que engendrara y alimentara un hijo insigne entre los héroes, que creció semejante a un árbol, lo crié como a una planta en terreno fértil y lo mandé a Ilión en las corvas naves, para que combatiera con los teucros; y ya no le recibiré otra vez, porque no volverá a mi casa, a la mansión de Peleo. Mientras vive y ve la luz del sol está angustiado, y no puedo, aunque a él me acerque, llevarle socorro. Los aqueos le habían asignado, como recompensa, una joven, y el rey Agamenón se la quitó de las manos. Apesadumbrado por tal motivo, consumía su corazón; pero los teucros acorralaron a los aqueos junto a los bajeles y no les dejaban salir del campamento, y los próceres argivos intercedieron con Aquileo y le ofrecieron espléndidos regalos. Entonces, aunque se negó a librarlos de la ruina, hizo que vistiera sus armas Patroclo y le envió a la batalla con muchos hombres. Combatieron todo el día en las Puertas Esceas; y los aqueos hubieran destruido, a no haber sido por Apolo, el cual mató entre los combatientes delanteros al esforzado hijo de Menetio, que tanto estrago causaba, y dio gloria a Héctor. Y yo vengo a abrazar tus rodillas por si quieres dar a mi hijo, cuya vida ha de ser breve, escudo, casco, hermosas grebas ajustadas con broches, y coraza; pues las armas que tenía las perdió su fiel amigo al morir a manos de los teucros, y Aquileo yace en tierra con el corazón afligido”.
Contestóle el ilustre cojo de ambos pies:
“Cobra ánimo y no te apures por las armas. Ojalá pudiera ocultarlo a la muerte horrísona cuando el terrible destino se le presente, como tendrá una hermosa armadura que admirarán cuantos lo vean”.
Así habló; y dejando a la diosa, se encaminó a los fuelles, los volvió hacia la llama y les mandó que trabajasen. Éstos soplaban en veinte hornos, despidiendo un aire que avivaba el fuego y era de varias clases: unas veces fuerte, como lo necesita el que trabaja de prisa, y otras, al contrario, según Hefesto lo deseaba y la obra lo requería. El dios puso al fuego duro bronce, estaño, oro precioso y plata; colocó en el tajo el gran yunque, y cogió con una mano el pesado martillo y con la otra las tenazas.
Hizo lo primero de todo un escudo grande y fuerte, de variada labor, con triple cenefa brillante y reluciente, provisto de una abrazadera de plata. Cinco capas tenía el escudo, y en la superior grabó el dios muchas artísticas figuras, con sabia inteligencia.
Allí puso la tierra, el cielo, el mar, el sol infatigable y la luna llena; allí las estrellas que el cielo corona, las Pléyades, las Híades, el robusto Orión y la Osa, llamada por sobrenombre el Carro, la cual gira siempre en el mismo sitio, mira a Orión y es la única que deja de bañarse en el Océano.
Allí representó también dos ciudades de hombres dotados de palabra. En la una se celebraban bodas y festines: las novias salían de sus habitaciones y eran acompañadas por la ciudad a la luz de antorchas encendidas, ríanse repetidos cantos de himeneo, jóvenes danzantes formaban ruedos, dentro de los cuales sonaban flautas y cítaras, y las matronas admiraban el espectáculo desde los vestíbulos de las casas.
Los hombres estaban reunidos en el ágora, pues se había suscitado una contienda entre dos varones acerca de la multa que debía pagarse por un homicidio: el uno, declarando ante el pueblo, afirmaba que ya la tenía satisfecha; el otro negaba haberla recibido, y ambos deseaban terminar el pleito presentando testigos. El pueblo se hallaba dividido en dos bandos que aplaudían sucesivamente a cada litigante; los heraldos aquietaban a la muchedumbre, y los ancianos, sentados sobre pulimentadas piedras en sagrado círculo, tenían en las manos los cetros de los heraldos, de voz potente, y levantándose uno tras otro publicaban el juicio que habían formado. En el centro estaban los dos talentos de oro que debían darse al que diese justicia más recta.
La otra ciudad aparecía cercada por dos ejércitos cuyos individuos, revestidos de lucientes armaduras, no estaban acordes: los del primero deseaban arruinar la plaza, y los otros querían dividir en dos partes cuantas riquezas encerraba la hermosa población. Pero los ciudadanos aún no se rendían, y preparaban secretamente una emboscada. Mujeres, niños y ancianos, subidos en la muralla, la defendían. Los sitiados marchaban, llevando al frente a Ares y a Palas Atenea, ambos de oro y con áureas vestiduras, hermosos, grandes, armados y señalados como dioses, pues los hombres eran de estatura menor. Luego, en el lugar escogido para la emboscada, que era a orillas de un río y cerca de un abrevadero que utilizaba todo el ganado, sentábanse, cubiertos de reluciente bronce, y ponían dos centinelas avanzados para que les avisaran la llegada de las ovejas y de los bueyes de retorcidos cuernos. Pronto se presentaban los rebaños con dos pastores que se recreaban tocando la zampoña, sin presentir la asechanza. Cuando los emboscados los veían venir, corrían a su encuentro y al punto se apoderaban de los rebaños de bueyes y de los magníficos hatos de blancas ovejas y mataban a los guardianes. Los sitiadores, que se hallaban reunidos en junta, oían el vocerío que se alzaba en torno de los bueyes, y montando ágiles corceles acudían presurosos. Pronto se trababa a orillas del río una batalla en la cual heríanse unos a otros con broncíneas lanzas. Allí se agitaban la Discordia, el Tumulto y la funesta Parca, que a un tiempo cogía a un guerrero vivo y recientemente herido y a otro ileso, y arrastraba, asiéndolo de los pies, por el campo de la batalla a un tercero que ya había muerto; y el ropaje que cubría su espalda estaba teñido de sangre humana. Movíanse todos como hombres vivos, peleaban y retiraban los muertos.
Representó también una blanda tierra noval, un campo fértil y vasto que se labraba por tercera vez: acá y acullá muchos labradores guiaban las yuntas, y al llegar al confín del campo, un hombre les salía al encuentro y les daba una copa de dulce vino; y ellos volvían atrás, abriendo nuevos surcos, y deseaban llegar al otro extremo del noval profundo. Y la tierra que dejaban a sus espaldas negreaba y parecía labrada, siendo toda de oro; lo cual constituía una singular maravilla.
Grabó asimismo un campo real donde los jóvenes segaban las mieses con hoces afiladas: muchos manojos caían al suelo a lo largo del surco, y con ellos formaban gavillas los atadores. Tres eran éstos, y uno rapaces cogían los manojos y se los llevaban abrazados. En medio, de pie en un surco, estaba el rey sin desplegar los labios, con el corazón alegre y el cetro en la mano. Debajo de una encina, los heraldos preparaban para el banquete un corpulento buey que habían matado. Y las mujeres aparejaban la comida de los trabajadores, haciendo abundantes puches de blanca harina.
También entalló una hermosa viña de oro cuyas cepas, cargadas de negros racimos, estaban sostenidas por rodrigones de plata. Rodeábanla un foso de negruzco acero y un seto de estaño y conducía a ella un solo camino por donde pasaban los acarreadores ocupados en la vendimia. Doncellas y mancebos, pensando en cosas tiernas, llevaban el dulce fruto en cestos de mimbre; un muchacho tañía suavemente la armoniosa cítara y entonaba con tenue voz un hermoso himno, y todos le acompañaban cantando, profiriendo voces de júbilo y golpeando con los pies el suelo.
Puso luego un rebaño de vacas de erguida cornamenta: los animales eran de oro y estaño, y salían del establo, mugiendo, para pastar a otrillas de un sonoro río, junto a un flexible cañaveral. Cuatro pastores de oro guiaban a las vacas y nueve canes de pies ligeros los seguían. Entre las primeras vacas, dos terribles leones habían sujetado y conducían a un toro que daba fuertes mugidos. Perseguíanlos mancebos y perros. Pero los leones lograban desgarrar la piel del corpulento toro y tragaban los intestinos y la negra sangre; mientras los pastores intentaban, aunque inútilmente, estorbarlo, y azuzaban a los ágiles canes: éstos se apartaban de los leones sin morderlos, ladraban desde cerca y regían el encuentro de las fieras.
Hizo también el ilustre cojo de ambos pies un gran prado en hermoso valle, donde pacían las cándidas ovejas, con establos, chozas techadas y apriscos.
El ilustre cojo de ambos pies puso luego una danza como la que Dédalo concertó en la vasta Cnoso en obsequio de Ariadna, la de lindas trenzas. Mancebos y doncellas de rico dote, cogidos de las manos, se divertían bailando: éstas llevaban vestidos de sutil lino y bonitas guirnaldas, y aquellos túnicas bien tejidas y algo lustrosas, como frotadas con aceite, y sables de oro suspendidos de argénteos tahalíes. Unas veces moviendo los diestros pies, dando vueltas a la redonda con la misma facilidad con que el alfarero, sentándose, aplica su mano al torno y lo prueba para ver si corre, y en otras ocasiones se colocaban por hileras y bailaban separadamente. Gentío inmenso rodeaba el baile y se holgaba en contemplarlo. Entre ellos un divino aedo cantaba acompañándose con la cítara, y así que se oía el preludio, dos saltadores hacían cabriolas en medio de la muchedumbre.
Después que construyó el grande y fuerte escudo, hizo para Aquileo una coraza más reluciente que el resplandor del fuego; un sólido casco, hermoso, labrado, de áurea cimera, que a sus sienes se adaptara, y una grebas de dúctil estaño.
Cuando el ilustre cojo de ambos pies hubo fabricado todas las armas, las entregó a la madre de Aquileo. Y Tetis saltó, como un gavilán desde el nevado Olimpo, llevando la reluciente armadura que Hefesto había construido.
Suscribirse a:
Entradas (Atom)